Interview de Raynald Salah
Fondateur de Klapty
Lors de cette interview réalisée en septembre 2019, Raynald Salah nous parle de son expérience de la visite virtuelle 360, de sa nouvelle aventure avec la plateforme Klapty et de sa vision de l'avenir du 360.
Bonjour Raynald, vous êtes le fondateur de YetiVisit, solution de visite virtuelle basée sur le 360. Est-ce que vous pouvez me parler de votre expérience dans ce domaine ?
Alors, tout d’abord, j’ai commencé ma carrière comme informaticien, puis j’ai dévié vers la photographie en devenant photographe agrée Google StreetView. Durant cette période, j’ai réalisé plus de 300 visites virtuelles à travers la suisse romande. En créant ces visites, je me suis rendu compte des opportunités inexploitées du 360. Cela restait toutefois très technique et peu accessible à la majorité des personnes. Réaliser des visites et les diffuser était difficile et impliquait d’avoir les bons outils et les différentes étapes prenaient beaucoup de temps.
Par rapport au marché du 360, que ce soit au niveau des entreprises utilisatrices ou des photographes, quels sont les constats que vous avez faits ?
Le constat est assez évident ; il y a à peu près une dizaine de sociétés dans le monde qui mènent ce marché et proposent des plateformes en ligne permettant de créer des visites virtuelles. Certaines sont plus simple à utiliser que d’autres, mais le résultat final est à peu de chose près identique. Au final, elles apportent peu de nouveauté, pas de vrai plus, peu de véritable valeur ajoutée à leurs clients.
Et au niveau des photographes, quels constats ?
Le constat principal au niveau des photographes est qu’ils deviennent de plus en plus « uberisés » lors de l’utilisation des différentes plateformes en ligne dédiées à leur activité. Ils ne sont souvent pas en mesure de garder le contact, la relation, avec le client final et doivent répondre très vite aux demandes de shooting afin d’obtenir des mandats. L’on se rend compte également que l’aspect artistique de l’activité de photographe se perd, les plateformes traitant souvent les images de façon automatisée, perdant ainsi la touche personnelle du photographe. Pour finir, les photographes ont souvent de la peine à obtenir des mandats tout en gérant les différents aspects administratifs de leur activité. Ils ne sont souvent pas très bons en marketing, car ce n’est tout simplement pas leur métier.
Il y a donc une sorte de nivellement par le bas en termes de la qualité de ce qui est produit ?
Exactement, l’on se dirige vers des choses très standardisées, ce qui enlève la touche du photographe, tout ce qui fait son professionnalisme. Cela tire aussi toute la profession vers le bas en termes financiers. Il faudrait en effet faire 6 à 7 shootings par jour sur ces plateformes en ligne afin de commencer à vivre de son art.
Les photographes ne peuvent donc souvent pas vivre dignement de leur activité s’ils travaillent avec ces plateformes, ni développer une relation de qualité avec leurs clients
Tout à fait, c’est juste. Notre volonté, sur une nouvelle solution en cours de développement, est de changer la situation en « dé-uberisant » le métier de photographe afin de le sauvegarder. Il s’agit de remettre l’humain au cœur de ce métier.
Dans ce contexte, où en êtes-vous dans vos projets ?
En ayant réalisé ces différents constats, l’on s’est dit que cela ne pouvait pas continuer comme ça et nous avons donc décidé de réaliser une plateforme qui serait exactement à l’inverse de tout ce que l’on voit aujourd’hui. Je ne peux pas encore en dire trop sur le projet Klapty qui demeure encore secret, mais il va apporter beaucoup d’avantages à la fois aux photographes, mais aussi aux entreprises qui cherchent à obtenir des réalisations 360 de qualité. Cette nouvelle plateforme sera assez révolutionnaire.
Pouvez-vous me donner une idée des secteurs visés avec cette nouvelle solution ?
Alors, ils sont très divers, car l’on voit aujourd’hui que la visite virtuelle n’est pas uniquement un outil dédié au secteur immobilier, même si environ 80% des agences de ce secteur l’utilisent à cause de tout ce qu’elle apporte en plus d’une photo classique. Les retours que l’on a et ce que l’on observe sur le marché du 360, c’est qu’il n’y a pas que l’immobilier qui est concerné, avec des demandes provenant de nombreux autres secteurs, comme par exemple l’hôtellerie, les commerces de détail et même l’industrie.
Donc de nombreux secteurs qui n’utilisent pas forcément le 360 aujourd’hui, vont certainement l’adopter bientôt à l’aide de plateformes comme Klapty ?
Exactement, l’on voit déjà plusieurs sociétés ayant adopté le 360, mais avec peu de valeur ajoutée en raison du peu d’innovation sur les plateformes existantes. Nous voulons donc apporter une réelle plus-value pour les entreprises.
Pour en revenir à la problématique de « l’uberisation » des photographes, je crois que vous avez aussi quelques surprises en réserve de ce côté-là pour eux avec Klapty. Pouvez-vous nous en dire un peu plus, sans dévoiler les secrets de la nouvelle plateforme ?
Il y aura beaucoup plus de flexibilité pour le photographe, une approche plus humaine. Le photographe va reprendre en main son travail et pouvoir livrer quelque chose de meilleure qualité. Je ne peux malheureusement pas en divulguer beaucoup plus pour le moment.
Publié il y a 4 ans